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Une nouvelle vie pour quelques patinoires


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Le projet de patinoire de Louviers par l’Agence Chabanne. (Chabannes - 2019)

Construites majoritairement dans les années 70 après les Jeux olympiques d’hiver de 1968 à Grenoble, les patinoires françaises sont aujourd’hui vieillissantes. Si les coûts de constructions sont élevés, trois nouvelles patinoires fleurissent cependant cette année en France. Les inaugurations des patinoires de Angers, Dunkerque et Louviers sont prévues pour la rentrée. Deux d'entre elles abriteront un club de patinage synchronisé : Dunkerque Patinage et Ice Skating Club Louviers.

La patinoire de Dunkerque a été inaugurée en 1970 et celle de Louviers en 1989. Les deux structures devenaient vieillissantes et les problèmes techniques étaient de plus en plus récurrents notamment à Louviers. 

Les travaux ont commencé à l’hiver 2017 et leurs montants sont de 16 millions d’euros pour Dunkerque et 14 millions pour Louviers. 

Les deux complexes ont été imaginés par l’agence d’architecture et d’ingénierie Chabanne. Leur architecture moderne se distingue du style hangar des patinoires précédentes. 


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L'aperçu de la future patinoire de Dunkerque par l’agence Chabanne. (Chabanne - 2019)

Elles se composent chacune de deux pistes : une de taille olympique pour les entraînements et compétitions, l’autre plus petite pour les débutants, séances publiques ou les écoles.

Les anciennes patinoires, trop fragiles pour être réhabilitées, seront détruites.

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La piste olympique de la patinoire de Dunkerque. (Ville de Dunkerque - 2019)

"On s'adapte depuis des années"
Ces nouvelles structures haut de gamme font rêver bien des patineurs et notamment ceux dont les patinoires ne sont pas adaptées à la pratique de compétition.

A St-Etienne par exemple, la patinoire municipale mesure 30x30 mètres, soit bien loin de la taille standard qui est de 30x60 mètres. Cependant le club de Sport De Glace Stéphanois compte deux équipes de patinage synchronisé, qui malgré un équipement rudimentaire, se sont toujours classées sur le podium de la Coupe de France ces trois dernières années.

Isabel des Étincelles, l’équipe Mixed Age de St-Etienne nous explique comment elles travaillent sur une piste aussi petite:  «On s’adapte depuis des années, nous nous entraînons par petite parties, on coupe la musique pour se replacer afin d’éviter d’être dans la barrière. Avant chaque compétition, on achète une heure d’entraînement au club qui accueille l’évènement pour s’entraîner sur leur piste. Nous faisons aussi un stage d’été à l’Alpe d’Huez et l’hiver aux Deux Alpes. Quelques fois, le club de Pont De Vaux nous vend également des heures de glace. On est sûrement les deux seules équipes de France à avoir une aussi petite piste.» 


Heureusement pour les patineurs de Saint-Etienne, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé une enveloppe de 10 millions d’euros pour la construction d’une nouvelle patinoire. Celle-ci sera également équipée de deux pistes. Cependant, il faudra tout de même être patients car son ouverture n’est prévue que pour 2023.

Rappelons encore que tous les patineurs n’ont pas cette chance. Depuis l’automne 2017, les patineurs du club de Deuil La Barre sont sans patinoire. Cette dernière a dû être fermée pour des raisons de sécurité à cause de sa vétusté. Le club ne comptait pas moins de 450 licenciés qui, pour la plupart, ont dû arrêter leur pratique. Les autres patineurs se sont vus obligés de s’entraîner dans des clubs voisins. La situation dure depuis maintenant deux saisons et à l'heure actuelle, les financements n’ont toujours pas été trouvés pour restaurer la patinoire.

Les coûts de construction ou de restauration d’une patinoire sont élevés et il est donc souvent difficile pour les petites communes françaises d’en assumer les frais. 

Les équipes françaises auront l’occasion de venir découvrir la modernité de la patinoire de Louviers les 4 et 5 avril 2020 à l’occasion de la Coupe de France de patinage synchronisé.