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Leena Laaksonen: "Il est difficile de savoir si le rêve olympique est encore loin"


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Team Spirit Junior - SWE. (Credits: Sebastien Muller - 2019)

Il y a quelques jours, nous vous avions parlé du séminaire donné par Leena Laaksonen (FIN) en Suisse. Juge, arbitre et contrôleur technique de l'ISU pour le patinage synchronisé, cette spécialiste nous parle aujourd'hui de la nouvelle saison qui approche et du développement du sport.

Cette année, la Challenger Series sera introduite dans le calendrier du patinage synchronisé pour la première fois. Que pensez-vous de ce changement?

C'est bien! Cela donne plus de visibilité aux équipes et la synchro est traitée de la même manière que les autres disciplines du patinage. Je pense qu'il est vraiment important que la synchro obtienne le même respect. Et pour les équipes, c'est aussi quelque chose de nouveau! 

Pensez-vous que notre sport sera mis en avant avec ce changement?

Je l'espère oui.

Vous voyagez dans le monde entier pour le patinage. Que pensez-vous du développement de la synchro?

Les compétences individuelles sont toujours plus développées. Bien sûr, nous voulons garder la synchro comme un sport "synchronisé", et donc un sport d'équipe, mais je pense que le sport se développe vraiment dans le sens d'une combinaison de différentes habiletés et disciplines du patinage. Nous avons besoin de plus en plus d’idées et nous prenons des éléments venant du couple et de la danse, tels que les spirales de la mort et la série de twizzles par exemple. Je pense que la synchro évolue de différentes manières, et chaque équipe doit maintenant penser à ses propres forces, choisir ses propres orientations en début de saison. En bref, le patinage synchronisé permet de développer les compétences des patineurs de multiples façons et de les entraîner à devenir vraiment athlétiques et artistiques. Les patineurs synchro doivent désormais être considéré comme des athlètes professionnels et devenir encore meilleurs dans différents aspects du sport, et pas seulement dans un unique domaine.




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Leena Laaksonen

Les patineurs synchronisés doivent être à la fois suffisamment forts, flexibles, et de bons interprètes… Finalement, ils sont multitâches!

Exactement! Être flexible est un point, mais il faut aussi être très dynamique. Dans le passé, la synchro consistait davantage à faire des formations, et nous ne nous intéressions finalement pas beaucoup aux techniques de patinage. Maintenant, vous devez vraiment être un très bon patineur en étant capable de bouger de différentes manières, seul et dans une équipe. C'est de plus en plus exigeant.

Pouvez-vous comprendre que certains fans de patinage synchronisé peuvent être un peu "nostalgiques" des anciens programmes qui comprenaient beaucoup de formations en groupe?

Oui, c'est vrai. Les "anciens fans" pourraient regretter que les patineurs ne soient plus tout le temps ensemble dans une formation sur la glace. Mais je pense aussi que pour que le sport se développe, nous devons également développer les individualités. Bien sûr, la synchro ne doit pas non plus devenir totalement individuelle. Je ne voudrais pas que ça se passe comme ça. Pour moi, le paitnage synchro doit constamment mêler l'ancien et le nouveau pour progresser.

Pour finir, en tant que juge ISU, contrôleur technique et arbitre, qu’en est-il de la synchro aux Jeux olympiques?

Bien sûr, j'espère que nous atteindrons cet objectif! Au vu de la qualité des équipes et de leurs compétences, la synchro doit devenir un sport olympique. Mais il y a tellement de choses qui l'affectent qu'il est difficile de savoir si le rêve olmpique est encore loin. Espérons que nous nous en approchons.

Merci beaucoup!

Découvrez ici la première partie de l'interview de Leena