Deux patineuses finlandaises ont participé au succès des Suprêmes du Canada, championnes du monde 2023. 

Noora Solaranta, 25 ans, et Emmakaisa Tikkinen, 22 ans, de Finlande, ont toutes les deux été membres des Suprêmes Senior cette année. Après les années Covid et une saison à distance avec l'équipe en 2020-21, elles ont finalement tous les deux pu vivre leur rêve sur place et ont été couronnées championnes du monde début avril.

Emmakaisa a rejoint l'équipe à la fin de l'été 2022, juste à temps pour la première saison victorieuse des Suprêmes en 2021-22. Noora, quant à elle, a rejoint l'équipe à la fin de cet été. Les deux athlètes vivent actuellement en colocation à Montréal et ont débuté une chaîne YouTube où elles partagent les joies et les mésaventures de leur quotidien et de la vie au Canada.

Cette interview a été réalisée avant la victoire des Suprêmes aux Mondiaux 2023 à Lake Placid début avril. Retrouvez l'entretien avec la coach Marilyn Langlois ici.

Pour commencer, comment se sont passés vos voyages jusqu'au Canada?

Emmakaisa : "J'ai postulé [aux Suprêmes] durant l'année pandémique en 2020, quand tout s'est arrêté. Nous étions tous bloqués. Du coup, j'ai fait la première saison et demie à distance en Finlande. Je n'ai pu voyager que l'automne dernier, en septembre. Depuis, je suis ici au Canada, je patine avec Les Suprêmes.

"Techniquement, c'est ma troisième saison dans l'équipe."

Noora : "Pour ma part, j'ai postulé chez Les Suprêmes déjà en 2019 mais à l'époque, [coach] Marilyn avait dit que le quota de patineurs internationaux était déjà plein. Elle m'a donc encouragé à réessayer l'année prochaine. J'ai fait une nouvelle demande en même temps qu'Emmakaisa. Nous étions toutes les deux à l'aéroport avec nos vies emballées dans des valises mais nous n'avons pas pu monter à bord du vol à cause du Covid. Nous nous sommes donc entraînées en Finlande tout au long de « l'année Zoom » et avons même organisé notre propre camp d'entraînement !

Noora, vous avez choisi de ne pas vous engager pour la prochaine saison car, à ce moment-là, il n'était pas certain que les frontières seraient à nouveau ouvertes. Cependant, vous avez vu le printemps suivant comme une opportunité de peut-être réessayer. Comment vous êtes-vous préparée en Finlande pour rejoindre l'équipe plus tard?

Noora : "Je suis restée en contact avec Emmakaisa. Au printemps, nous parlions déjà avec Marilyn de la possibilité que je fasse un essai dans un an. En janvier, je lui ai dit que j'étais toujours intéressée.

Pour me préparer, j'ai réservé du temps de glace privé. J'ai également fait partie de quelques groupes techniques pour parfaire mon entraînement. De plus, j'ai assisté à des cours de danse et j'ai fait du jogging et de la condition physique par moi-même.

Emmakaisa, tu es arrivée au Canada il y a environ un an et tu as connu beaucoup de succès avec l'équipe déjà en 2022. Une médaille aux Championnats du monde a-t-elle toujours été un objectif pour vous ou était-ce un plus ?

Emmakaisa : "Certes, l'or aux Championnats du monde est toujours l'objectif que vous visez! Mais ce n'était pas la raison pour laquelle j'ai décidé de venir ici, l'équipe comptait plus - j'avais entendu tellement de choses positives sur Les Suprêmes de la part d'autres personnes qui étaient venues ici plus tôt.

Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir Les Suprêmes en premier lieu ?

Noora : "J'ai toujours rêvé de patiner au Canada, et j'aimais Les Suprêmes et leurs programmes. J'ai suivi leurs actualités via leurs réseaux sociaux et leur chaîne YouTube. C'était comme un aperçu de ce que ce serait [de s'entraîner avec l'équipe]. Il semblait qu'ils avaient une bonne alchimie.

Emmakaisa : "J'ai aussi toujours aimé le style de patinage des Suprêmes. En 2020, je ne savais pas immédiatement où postuler. Mais quand j'ai parlé à mes anciens entraîneurs, l'un d'eux m'a encouragé à postuler chez Les Suprêmes et m'a dit que ça me conviendrait. Ce fut le déclic final pour moi. Et c'était une bonne décision, je n'ai aucun regret !

Maintenant que vous y êtes, était-ce comme vous vous y attendiez?

Noora : "Ça a été encore plus amusant que ce à quoi je m'attendais ! Bien sûr, j'avais déjà participé à l'« année Zoom », donc j'avais une idée et savais un peu à quoi m'attendre. Mais oui, c'est tellement agréable, et l'équipe et les entraîneurs sont super adorables. J'aime à quel point la relation entre les entraîneurs et les patineurs est étroite ici; la communication fonctionne, et vous pouvez être à l'aise dans les pratiques. J'aime aussi à quel point nous nous concentrons sur les compétences individuelles, c'est un avantage appréciable.

Vous avez également une chaîne YouTube Spinning around the world. Quel type de contenu y trouve-t-on ?

Noora : "Eh bien, au moins notre vie quotidienne qui comprend tristement toutes sortes d'accidents et techniques de survie. Nous voulions également partager un peu comment c'est de patiner à l'étranger. À travers notre vlog, nous encourageons les autres à faire la même expérience que nous. De plus, nous parlons des différences entre nos expériences ici et en Finlande.

Dites-nous un peu, quelle est la plus grande différence en termes de patinage synchronisé au Canada par rapport à la Finlande ?

Emmakaisa : "La plus grande différence a probablement été à quel point nous faisons de la technique individuelle ici. En Finlande, bien sûr, nous le faisons aussi, mais il y a moins de temps de glace disponible qu'ici. Au Canada, nous faisons souvent des entraînements de base ou travaillons des habiletés de patinage au début de presque chaque pratique. De plus, nous avons une "formation académique" où vous pouvez vous entraîner avec un entraîneur.

Des conseils pour ceux qui envisagent de partir à l'étranger pour patiner ?

Noora : "Prenez contact tôt, peut-être même la saison précédente. Et suivez activement l'équipe.

Emmakaisa : "Si possible, vous pouvez même accepter de vous rencontrer dans des compétitions internationales."

Après cette saison avec Les Suprêmes, Noora et Emmakaisa envisagent de prendre leur retraite chez les Seniors, mais aimeraient continuer dans le sport, par exemple en tant qu'entraîneurs.

Article: Astrid Söderström