La tête de l’Union Internationale de Patinage (ISU) est sur le point de changer. L’élection du nouveau président se déroulera dans une semaine en Croatie. Les représentants de l’ISU devront voter pour l’un des quatre candidats en lice. Christopher Buchanan en fait partie. Il est actuellement le président technique synchro à l’ISU. Il défend cette discipline depuis de nombreuses années.

Jura Synchro : Christopher Buchanan, pourquoi souhaitez-vous devenir le prochain président de l’ISU ?

Christopher Buchanan: Mon dossier de candidature explique dans le détail les raisons de ma postulation et pourquoi je pense que j’ai l’expérience nécessaire et les qualités requises pour faire avancer ce sport. Je serai nominé pour trois postes à l’ISU : président, membre du conseil et président du comité technique du patinage synchronisé. Ces élections se dérouleront dans cet ordre, donc mon premier choix serait de devenir président de l’ISU.

Combien d’années pourriez-vous rester président ?

Le maximum serait 10 ans, donc il faut organiser une nouvelle élection d’ici-là. Je pense en effet qu’il est sain de rafraichir régulièrement les postes à responsabilités au sein de l’organisation.

Si vous êtes élu, qu’est-ce qui va changer pour le patinage synchronisé ?

Si j’accède à la présidence, cela signifiera qu’un nouveau président du comité technique synchro à l’ISU devra être trouvé. Bien entendu, cela signifie aussi que quelqu’un qui aime passionnément cette discipline sera à la tête de l’ISU. Je supporterai le développement de la synchro et je maximiserai son potentiel.

Le patinage synchronisé n’est pour le moment pas un sport olympique. Que pensez-vous de cela ?

Pour moi, ce n’est pas une question de « si », on parle plutôt de « quand ». Nous sommes prêts et ce sport mérite d’être reconnu. Je vais continuer à faire tout ce que je peux pour que cela se concrétise. Je m’occupe d’ailleurs de cet objectif depuis que j’ai été élu en tant que président du comité technique synchro à l’ISU, et je n’ai pas l’intention de m’arrêter avant que le patinage synchronisé aux Jeux Olympiques devienne une réalité.

Comment imaginez-vous la synchro dans 10 ans ?

Ceux qui me connaissent savent déjà que l’une de mes plus grandes ambitions c’est de faire entrer le patinage synchronisé aux Jeux Olympiques. Je pense que c’est tout à fait imaginable car nous étions tout près de l’acceptation pour 2018. J’aimerais aussi que ce sport puisse se développer dans de nouveaux pays, et qu’il continue à le faire dans les pays existants. L’un de mes objectifs est aussi que ce sport soit pleinement reconnu par nos pairs, en ce qui concerne notamment le niveau technique et l’engagement dont il faut faire preuve pour devenir bon dans cette discipline.

Quelle est votre équipe coup de coeur et pourquoi ?

C’est dommage de dire cela, mais elles sont toutes mes favorites pour autant de raisons qu’il existe d’équipes. J’aime les toutes jeunes formations qui débutent dans ce sport pour leur manque de gêne quand elles patinent. J’aime aussi l’excitation, la beauté et les sensations qu’apportent les meilleures équipes mondiales. Et j’aime également le pur plaisir que peuvent avoir par exemple les équipes adultes lorsqu’elles patinent ensemble. Elles savent très bien communiquer cette joie de partager un programme avec les autres. Dans chaque catégorie et chaque niveau, je pense que le patinage synchronisé a quelque chose à offrir.

Qu’est-ce qui vous plaît dans le patinage synchronisé ?

L’esprit d’équipe, l’engagement, la discipline et la détermination sans fin dont doit faire preuve chaque membre d’une équipe. Cela ne concerne pas que soi-même. Faire partie d’une équipe de patinage synchronisé permet d’apprendre beaucoup sur les valeurs précieuses de la vie. Il y a aussi l’opportunité de créer des amitiés de longue date car en tant que membre d’une même équipe, on est très proches des autres. Ce sont ces éléments qui créent ce monde magnifique de la synchro.

À côté de cela, il y a la partie technique de la discipline où le nombre de patineurs permet d’énormes possibilités. Techniquement et artistiquement, on peut faire tellement de choses intéressantes. Je pense que nous avons pour le moment juste découvert la pointe de l’iceberg et qu’il reste énormément de choses à exploiter avec ce sport.

Votre plus beau moment dans cette discipline ?

Avoir été engagé dans toutes les « premières fois » de ce sport est un honneur (oui, je suis dans la discipline depuis un LONG moment). Il y en a plusieurs... le premier événement ISU de patinage de précision, le premier World Challenge, World Challenge Cup, le premier championnat du monde synchro, le premier Junior World Challenge Cup, le premier Synchro Junior World Championship et le premier Grand Prix Final avec les équipes participantes. Je suis en train de travailler pour avoir une nouvelle « première fois », et cela pourrait être les premiers Jeux Olympiques d’hiver pour la synchro.

Maintenant que l’on vous connaît mieux, pouvez-vous nous en dire plus sur cette élection ?

Elle va se dérouler le 10 juin 2016 à Dubrovnik en Croatie. L’élection va se passer durant un congrès. Il y a trois autres candidats : Didier Gaihaguet (France), Jan Dijkema (Pays-Bas) et Gyorgy Sallak (Hongrie).

Quelles sont vos chances ?

La décision est vraiment entre les mains des membres de l’ISU. J’espère que les personnes avec qui j’ai déjà eu le plaisir de travailler comprendront ce qui me pousse à m’engager. J’espère qu’ils noteront mon enthousiasme pour ce sport magnifique et qu’ils soutiendront ma candidature.

Comment va se dérouler l’élection ?

Le vote pour la présidence de l’ISU est réalisé durant le congrès. Les personnes qui votent sont des présidents (ou des représentants) des fédérations membres de l’ISU. Ils ont un vote pour le patinage artistique et un vote pour le patinage de vitesse (si les deux disciplines existent dans leur pays). Cela signifie que les patineurs du monde entier peuvent motiver leur président ou représentant pour appuyer un candidat particulier. On verra donc quel pouvoir a le web et les messages viraux ;-) !